21 Mai 2022
Je ne cultive qu'une seule plante appartenant à la famille des Proteaceae un Grevillea rosmarinifolia Jenkinsii, qui fleurit en général pendant de longs mois tout l'hiver et une bonne partie du printemps. La famille des Proteaceae se rencontre dans l'hémisphère sud et son nom vient de la multiplicité des formes que peuvent prendre les plantes appartenant à cette famille. Elle est donc protéiforme.
J'ai toujours trouvé ces fleurs curieuses et je me suis décidée à y regarder d'un peu plus près. Leur texture est étonnante, elle sont charnues et très turgescentes, en bouton on dirait un petit bonbon acidulé.
Le stigmate et le style sont enroulés dans la fleur, ils sont très près des étamines et vont recueillir le pollen de ces étamines. Ensuite la fleur s'ouvre et projette un style et un stigmate rouge vif qui va porter le pollen. C'est ce qu'on appelle une présentation secondaire du pollen car les pollinisateurs le récupèrent sur le stigmate et pas dans les étamines.
Le stigmate qui reçoit le pollen a la forme d'une petite pomme de douche. La fleur s'écarte ensuite pour montrer quatre étamines qui sont cachées et qui sont maintenant vides de leur pollen mais qui sont sur le chemin du nectar qui est dans la base de la fleur. Cela pourrait ressembler à de l'autofécondation, mais non, le stigmate deviendra réceptif plus tard et souvent il ne peut pas être fécondé par son propre pollen.
Au bout d'un certain temps la plante devient fonctionnellement femelle et pourrait être fécondée par le pollen d'une autre plante. Mais je n'ai pas d'autre Grevillea rosmarinifolia à proximité, et je n'ai donc jamais de fruits ni de graines.
En ouvrant la partie femelle (l'ovaire) on voit un ovule, qui malheureusement ne se développe pas en graine.
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